1 femme entre trente et quarante ans
Extrait
...j’éteins ce maudit machin...je coupe la laisse. Franchement maman, est-ce qu’il se rend vraiment compte que dans des moments comme cela je pourrais le quitter...et si cela me traverse l’esprit c’est que c’est grave. Ca t’arrivais à toi aussi ? J'en suis certaine...tout plaquer...pourquoi ne l’as tu pas fait? Il n’y a pas si longtemps, je m’en fichais ou je me taisais mais maintenant, il me prends des envies partir. Bon, demain j’aurai oublié par ce que demain je travaille et que je n’aurais plus le temps de penser à moi, à ma vie, à ce que je voulais, voulais faire, voulais être surtout. Je n’aurais plus le temps qui va de plus en plus vite et qui passe à faire des choses que je ne reconnais plus comme ma vie et qui pourtant y occupe toute la place. Mon dieu, je suis devenue une machine, un robot. Je ne vis plus, je fonctionne. Où sont passées mes joies et mes rêves ? Maman...je me souviens de toi parfois avec des images claires où tu ne savais pas que je t’observais...je suis certaine que toi aussi tu te demandais où étaient passé tes joies, tes rêves et le fameux
« S ». Evidement il y avait moi, ton bébé et jusqu’a l’adolescence, je crois que tu as adoré être maman. Moi aussi j’adore mais ce que j’ai été me fait un peu redouter l’adolescente que ma fille sera...non, elle sera parfaite...oui, pas comme moi...je regrette tellement tu sais....oui tu devais travailler pour nous faire vivre, oui, cela ne te rendait pas heureuse et tu étais toujours fatiguées et triste...quel renoncement cachais-tu? Mais moi, à cette âge là je pensais qu’on était immortel et qu’on avait tout le temps pour un jour, se retrouver...je ne savais pas que j’allais te perdre si vite, si brutalement alors j’avais le temps. Oui, je suis partie mais comment pouvais-je penser que nos disputes seraient les dernières...et pourtant si, il y a eu la dernière...la fameuse...tu ne l’aimais pas, tu voulais que je le quitte...finalement tu es arrivée à tes fins mais lâchement et je ne le savais pas...comme je regrette d’avoir été si proche de toi en te connaissant si peu. Oui je sais, maintenant je sais...une mère veut ce qu’il y a de mieux pour ses enfants et mon artiste de mec comme tu disais, n’avait aucune perspective d’avenir...je comprends car je suis maman maintenant, mais tu n’avais pas le droit, je devais le vivre moi-même. Je sens de la colère en moi. Cà aussi nous as séparé.
( Un temps. Elle examine des photos)
Ma mère était aussi une femme, une belle femme...ça à l’air tellement idiot et évident et pourtant, je ne t’ai jamais envisagée que comme « ma mère, une mère » Tu avais des désirs de femmes ? Tu avais été aimée, tu avais aimé, embrassé, désiré, fait l’amour...inenvisageable pour une adolescente. On est égoïste à cette âge là...ou alors c’était juste moi...je suis égoïste? J’en connais un qui répondrais oui..mmmmm...va jouer dans le ravin toi....il reste une boite...mais quelle boite ! J’ai juste jeté un coup d’oeil et j’ai compris que celle-là, il me faudrait toutes mes forces et tout mon temps pour l’examiner. Je crois qu’il y a là tes secrets chère maman, les plus inavouables...comment je le sais...hahaha...facile...c’est la seule qui était si bien cachée, dans le grenier, en dessous de sacs de toiles et derrière la cheminée. J’ai failli la rater...je l’ai ratée d’ailleurs car j’ai beaucoup joué dans ce grenier et je ne l’ai jamais vu...je me souviens de ces vieux sacs et tu savais qu’ils étaient trop sales pour que j’y touche...bien joué...ta cachette à résisté jusqu’a...et bien, jusqu’a maintenant.
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