LA BELLE ET LA BÊTE

LA BELLE ET LA BÊTE

de Alain Beaufort d’après le conte original de Madame Leprince de Beaumont

Genre: conte initiatique

Distribution: 4 femmes, 2 hommes 

Clair a toujours eu une relation compliquée avec sa mère, personne assez secrète et peu expansive. Lorsque que celle-ci décède, elle vient vider l’appartement avec dans l’idée de ne rien conserver. Pourtant au fil du tri, elle va être bouleversée par ce qu’elle va trouver, découvrir des clés pour comprendre Issa mère et se retrouver aussi face à des souvenirs personnels enfouit. Une belle rencontre douce et tendre mais qui arrive trop tard.

Durée: 1 heure 40

Personnages:

La Belle
Les deux soeurs
Le père
La bête
La conteuse

Extrait 

La Belle :(entrant) Quel hasard ! J’ai suivi mes pas, sans vouloir y penser et je me retrouve ici. Je suis pourtant certaine d’être déjà venue et de ne jamais avoir vu ce lieu.
(s’approchant de la rose)
Voilà ma rose ! (elle s’en saisit)

La Bête :(entrant) Encore !

La Belle :(malgré sa terreur) Comment ça, encore ! Qui croyez-vous effrayer en entrant de la sorte ?

La Bête :Toi, la Belle.

La Belle :Je vous prierai de ne plus le faire et d’entrer ici comme chez vous, c’est-à-dire avec calme et humilité.

La Bête :Je te trouve bien présomptueuse, la Belle.

La Belle :Je vous trouve bien laid, la Bête.

La Bête :Prend garde pour ta franchise !

La Belle :Prend garde pour tes poils ! (se saisissant d’un chandelier)

(Un temps)

La Bête :Et bien, la Belle, voici une rencontre qui a mal commencé.

La Belle :Elle ne pouvait que mal commencer. Vous m’avez amenée ici par vos ruses et votre fourberie. Un vieil homme fatigué est une proie facile. Mais si je dois vivre ici, ou mourir ici, chaque minute vous fera payer votre manigance.
Donnez-moi l’antidote. Mon père attend dehors.

La Bête :Il a bu de l’eau.

La Belle :De l’eau…
C’était un mensonge, un piège.

La Bête :Non, c’était une expérience. J’ai longtemps attendu un homme droit, mais je n’en ai jamais rencontré. Alors, j’ai modifié les règles. Va l’avertir. Mais si tu fais un pas dans la cour, il sera abattu. Tu as compris l’insolente.

La Belle :La flèche est–elle comme le poison ?

La Bête :Prends le risque, j’adorerais ça.

La Belle :J’ai compris, le menteur. (elle sort)

La Bête :(seul) Je pourrais la tuer sur-le-champ pour tant d’arrogance, mais d’un autre côté, je suis fatigué qu’on rampe devant moi .

La Bête se regarde dans le miroir, un cadre vide. Devant lui, un personnage immonde et son reflet tronqué.
Ça me fait toujours le même effet, pourtant ce que je vois là n’est pas la vision que j’ai de moi. Je ne me souviens plus si j’étais laid ou beau, l’argent a toujours corrompu mon rapport aux autres, mais ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas cette chose hideuse.

(un temps)

Pourtant, je me suis habitué à toi. Tantôt tu me submerges et je dors à terre en grognant, tantôt, je te domine et tu te drapes. Tantôt, nous pleurons. Misérable condition. Si je suis une bête, je ne devrais pas le savoir et en souffrir et si je suis un homme, je ne devais pas me sentir être une bête.



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